Elle devait faire partie de ce voyage. Oui mais voilà, ça n’est pas simple au mois de janvier. Seules 10 âmes vivent là-bas, emmitouflées dans un hiver long et rigoureux. Je n’ai nulle part où dormir. Et puis, comment y aller ? L’océan est enragé. Il n’y a guère que l’hélicoptère. Note que ça, ce n’est pas pour me déplaire.
Je vais voir Sölvi et l’équipe de Visit Vagar à l’aéroport. Mykines fait partie de leur territoire, eux-seuls pourront peut-être m’aider ? Coup de chance, on me dit qu’un prénommé Johan se rendra sur Mykines dans 3 jours et qu’il connait très bien l’île. Il pourra surement trouver à me loger.
« Il sera sur le vol de vendredi ».
Des vols en hiver il n’y en a que 2 ou 3 par semaine, et encore il faut prévoir large car c’est fonction de la météo. Si le vent est mauvais on repousse d’autant que nécessaire.
Je prépare mon sac photo, des vivres pour 3 jours et du vin. Un whisky aurait fait plus corsaire mais au feu de l’orge je préfère de loin la douceur du raisin.
Je prévois de partir deux jours : départ le vendredi 27 janvier à 15h, retour le dimanche 29 à 12h30.
– Mais comment ferai-je pour reconnaitre Johan. Je ne sais rien de lui, je n’ai même pas son numéro ? – Vous n’en avez pas besoin. Il sera là, c’est tout. Ne vous inquiétez pas. Il est au courant.
J’ai donc rendez-vous avez un homme dont je ne sais rien d’autre que le prénom… dans un hélicoptère. Certes la surface n’est pas vaste mais cela reste un des meeting point les plus improbables que j’ai vécu.
Le jour J je me présente à l’héliport de Tórshavn. Le soleil décline déjà, la lumière est belle. Je sens que je vais vivre une expérience hors du commun.
L’hélicoptère arrive. Il est impressionant avec sa capacité de 12 passagers + 2 pilotes. Les îles Féroé en possèdent deux, ils sont utilisés pour de nombreuses missions (dont le sauvetage) et peuvent charger jusqu’à 2 tonnes de matériel.
Je charge mon sac photo dans la soute. Première bonne nouvelle : la cabine de pilotage est ouverte je vais donc pouvoir la photographier. Deuxième bonne nouvelle : nous ne sommes que 3 passagers ! Je m’installe dos à la cabine pour être au plus proche des pilotes. Des casques anti-bruits sont à disposition. Je m’en dispense. Je veux tout entendre, tout ressentir. Les portes se ferment, chacun boucle son harnais. La machine siffle et s’arrache du sol dans un grondement, le nez pointé vers le ciel. Il fait très chaud, surement à cause des moteurs (ou bien est-ce mon coeur qui s’agite ?). La question qui me hante est : vais-je pouvoir ramener des photos de cette expérience ? Qu’importe le grain (la lumière est basse et le ciel couvert), l’épaisseur du plexi (qui donne cette teinte un peu jaunie), ce que je veux c’est partager l’émotion ressentie.
La chance est tout de même avec moi : je suis tout à mon aise, seul sur ma banquette de 4 places. Il a fallu faire un choix d’optique avant de grimper. J’ai ressorti mon 17-40 f4 (de tous mes voyages depuis 2009), un grand angle pour avoir le point de vue des pilotes. Je cale entre mes pieds le 100-400 f4.5-5.6 II, il me servira plus tard quand nous aurons pris un peu de hauteur.
Nous faisons un premier arrêt sur Koltur, j’apercevois ses fermes de pierre datant du moyen-age, Heima í Húsi.
Nous sommes maintenant au dessus de l’océan, la vue est incroyable, je tente une photo au grand-angle. En face nous voyons la pointe ouest de Streymoy nommée Pálurin.
On aperçoit le sud-est de Vágar et son fjord en forme de Y. Nous fonçons vers l’aéroport, seconde halte de notre trajet.
Nous survolons à présent le Sørvágsvatn. Sur la peau du lac on voit les bourrasques de vent. Au loin l’océan.
Petite pause sur la piste d’atterrissage de Vágar puis nous faisons cap vers le sud. Ce n’est pas le chemin le plus court vers Mykines (ouest) mais c’est surement pour sortir au plus vite du couloir des avions.
Cela me permet de découvrir la côte écorchée du sud de Vágar. En haut à droite on aperçoit Sørvágur.
Nous approchons de la pointe ouest de Vágar.
Voilà le point de vue que j’espérais tant : Tindhólmur, l’îlot emblématique des îles Féroé se dévoile.
Je découvre sa face sud, seulement visible depuis la mer. À droite la non moins célèbre arche de Drangarnir.
Il a un profil si particulier, comme s’il avait été tranché par une lame.
Nous approchons de Mykines. Je capture quelques détails.
Le voici enfin ce village du bout du monde, niché au creux de la vallée. L’océan est déchainé, à certains endroit l’écume prend des teintes jaunes. Je trouve ça beau, ça ressemble à un tableau.
On aperçoit le débarcadère situé dans la faille, en contre-bas de l’héliport. Et on comprend pourquoi il est impossible d’atteindre Mykines en hiver par la voie des mers !
Nous contournons le relief avant d’atteindre l’héliport. J’aperçois quelques cabanes à bateau sur ce récif.
Nous voilà posés. Il est 15h38. Nous avons mis exactement 32 minutes depuis Tórshavn.
L’hélicoptère embarque deux passagers. Je le regarde s’élever dans les airs.
À coté de moi se tient un homme, grand et fin, son regard est perçant. Il me tend la main. Are you Michael ? I’m Johan. Nice to meet you. Follow me.
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Ce voyage a été réalisé avec le soutien de Visit Faroe Islands
J’avais le coeur gros lorsque je débarquais sur le sol féroïen en provenance de Reykjavik ce mois de janvier 2017. Je ne venais pas de Paris, linge plié dans un sac bien rangé non, je venais d’affronter 10 jours durant les Westfjords islandais.
Cela faisait longtemps que je m’étais fait cette promesse.
10 jours de solitude à arpenter les fjords, les tempêtes de neige et les routes bloquées, la nuit qui tombe à 15 heures et des paysages qui vous laissent en lambeaux.
Le déclencheur fut l’amour d’une fille que j’avais croisé l’été 2016, un « amour de vacances » dans les Westfjords. Cela n’est pas commun vous me direz, de rencontrer quelqu’un dans ces contrées. Le magnétisme, la magie de l’endroit avait du nous troubler. Las, l’histoire n’a pas duré mais j’ai voulu revenir, marcher dans nos pas pour revivre sur le 66e parallèle ces instants partagés.
Mal m’en a pris : mélanger tempête et cœur blessé ne fut pas la meilleure de mes idées. Vous découvrirez bientôt ce voyage qui, s’il fut éprouvant, m’a permis de tenir ma promesse : découvrir les Westfjords en janvier.
Et puis vint le temps de changer. Prendre l’air. Découvrir une nouvelle terre. Une cousine, une sœur de l’Islande : les îles Féroé.
La décision fut prise quelques semaines auparavant suite au soutien de l’équipe de Visit Faroe Islands.
Cela va te surprendre mais je n’avais rien préparé, rien lu, rien vu sur les Iles Féroé. Je voulais me sentir comme un naufragé, débarquant là sans rien connaître, faisant ainsi de chaque route, chaque chemin, un trésor de découverte. Cette aventure durera 18 jours. Voici le récit de ma première journée.
Je séjournais à l’Hôtel Foroyar. Tout le monde le connaît. C’est LE grand hôtel des Féroé. On y célèbre les mariages, les grands évènements, on y reçoit les présidents (Bill Clinton a laissé son nom à une suite). Nichées dans le sol et surplombant la ville, les chambres donnent toutes sur la baie. Chaque matin c’est un miracle de couleurs, de lumières et de reflets.
D’ici on aperçoit le port. J’aime les villes qui ont un port. Je me suis souvent dit que c’est un parfum qui manque à Paris.
Qu’allais-je faire de cette journée ? Je n’ai écouté que mon désir, celui de tourner à gauche en sortant de l’hôtel et prendre la 50, cette ancienne route souvent plongée dans le brouillard qui parcourt l’épine dorsale de Streymoy. C’est une des plus belles routes des Féroé, pourquoi résister ?
Qu’on ne s’y trompe pas. La lumière ne se répend pas comme un liquide. Elle est solide, compacte, c’est un serpent de photons qui se glisse lentement dans les creux du Kollafjørður.
Passé le long tunnel me voici sur Vágar. Depuis Sandavágur on aperçoit d’autres îles dont je ne connais pas encore le nom. J’observe le spectacle. La lumière est basse, puissante et fragile à la fois.
Je me dirige vers LE LAC. Sur tous les plans il sème le trouble. Pour commencer il a deux noms : Sørvágsvatn ou Leitisvatn, c’est selon. Les féroiens l’apellent « Le lac », cela résout ainsi la question. Trouble visuel ensuite car ce lac semble suspendu au dessus des flots comme les jardins sur Babylone. Je passe ma première heure à longer ses eaux calme. Le contraste avec l’océan au loin est frappant.
Arrivé sur les falaises Trælanípa je prends la mesure des éléments qui me font face. Ici tout n’est qu’angle droit. Horizontales et verticales forment le paysage. La nature joue les Mondrian.
Je m’aventure sur les sommets. J’atteins le point de vue tant espéré. D’ici on s’offre l’impensable, les éléments se jouent de la réalité. Je m’aventure tout près du bord. Le vent souffle si fort, 200 mètres plus bas l’océan est déchainé. D’une main tremblante je tiens le boitier, de l’autre j’agrippe le rocher.
Plus bas j‘aperçois la chute Bøsdalafossur, cordon ombilical qui relie les eaux claires et les eaux salées. Juste derrière les Geituskorardrangur, canines de basaltes de la côte sud de Vágar. Là-bas tout au fond l’île de Mykines qui me fait tant rêver.
Je voudrais rester ici, en profiter, mais j’ai un autre projet pour la journée. Il est 12h30, j’ai une heure pour rejoindre la voiture… cela nous donne 13h30 ? ok. Le soleil se couche à 15h58 précises. J’ai 3 heures pour franchir la montagne.
J’ai pressé le pas et ce petit quart d’heure d’avance me permet de tenter d’approcher le doigt de tröll, le «Trøllkonufingur».
Il est aussi haut que la tour Eiffel (313 m) pourtant je ne sais comment l’atteindre, il se dérobe à chacun de mes pas. Je marche à travers une lande gorgée d’eau, sautant les clôtures, m’extirpant des buissons, en quête d’un point de vue qui lui rende toute sa majesté.
J’ai retrouvé la voiture. Il est temps de faire route vers l’ouest, il est déjà 14h passé. Je m’arrête à Bøur, hypnotisé. C’est le plus beau village que je n’ai jamais croisé.
Je passe cette rivière puis gare ma voiture au bout d’un chemin. Là je prends mes deux boitiers autour de mon cou et m’apprête à grimper la montagne Heinanøva qui culmine à 612 mètres.
Quel est mon but ? Eviter le tunnel et rejoindre Gásadalur à pied, par la montagne. Mais pourquoi ?…
Jusqu’en 2004 Gásadalur « la vallée des oies » était un des villages les plus isolés au monde. Le seul moyen de l’atteindre (ou de le quitter !) étaient d’arpenter un sentier de 3,5 km qui passe par la montagne. Ce tracé escarpé de 2h30 était utilisé par le postier trois fois par semaine quelles que soient les conditions climatiques. Je voulais marcher dans ses pas pour lui rendre hommage et profiter des points de vue incroyables sur Sørvágsfjørður, Tindhólmur, et Mykines. Je ne voulais pas découvrir Gásadalur autrement que par les yeux du postier.
Je ne vous cache pas que, démarrant cette randonnée à 14h30 seul et sans lumière, j’étais un peu stressé. Mais je me suis offert pour les mêmes raisons un soleil couchant et Tindhólmur à contre jour, accompagnés de fulmars frôlant mon épaule à chaque fois que je m’approchais du vide.
Quel sentiment d’exaltation à la découverte de Mykines, proue des îles Féroé, silencieusement posée sur l’océan face à moi. Elle semble déserte et pour cause : seuls 10 habitants y trouvent refuge, nichés dans une vallée sur le versant ouest, de l’autre côté.
Je ne le sais pas encore, mais j’irai quelques jours plus tard en hélicoptère (seul moyen de l’atteindre en hiver) rejoindre le village de Mykines pour y vivre une aventure extraordinaire (à lire dans un prochain récit).
Arrivé au sommet la vue est indescriptible mais je dois faire vite car le ciel s’assombrit.
Je cavale sur le sentier qui descend vers le village. La pente est raide et les cailloux roulent sous mes pieds. J’atteins bientôt la route et me dirige vers Múlafossur, la chute emblématique de Gásadalur. Il n’y a personne. Le fracas des vagues couvre mon vague à l’âme. L’image est irréelle et les sensations, immenses. Je pose mon trépied car la lumière a disparu. 30 secondes me seront nécessaire pour capturer cette image. Il est 16h57. Dans une minute il fera nuit.
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Ce voyage a été réalisé avec le soutien de Visit Faroe Islands
Dix-huit photographies qui racontent une journée d’hiver sur la côte sud de l’Islande en mars 2015. En compagnie de mes amis Fred, Antoine, Nini et Benoit, sans oublier l’unique et indispensable Gummi notre chauffeur islandais.
Nous avons longé la côte sud, de Skogafoss jusqu’à Kirkjubæjarklaustur, soit une distance de 110 km à peine. Mais quelle journée ! Tant de beautés sur le parcours, à en donner le vertige.
Bienvenue à bord du ferry Baldur. Nous avons embarqué à Brjánslækur (au nord) et descendons vers Stykkishólmur sur la péninsule de Snæfellsnes. Nous ferons une halte sur l’île de Flatey « l’île plate », 3 heures durant lesquelles nous pourrons explorer l’île et peut-être rencontrer des islandais, qui sait ?
Quand on débarque sur Flatey on ne voit que des visages rayonnants. Des retrouvailles, des embrassades, des brouettes d’enfants. Pas de voiture sur Flatey, pas même de route, quelques maisons blotties autour d’un joli café, puis éparpillées ça et là le long du rocher.
On peut s’y arrêter quelques heures et goûter aux délices d’une vie épargnée par les bruits (et la fureur) de la civilisation.
La première maison que l’on croise sur l’île est un magasin (le seul et unique d’ailleurs, habilement nommé « magasin du quai »), aménagé dans un ancien hangar. Délicieux bazar, merveilleux bric à brac proposant des objets aussi divers que variés.
Cranes de mouton, macareux empaillés, oeufs colorés, toutes sortes de pierres.
Petits bijoux, créations sur carton, sur papier, broderies, livres et vieux objets.
Sans oublier de gros pulls islandais.
C’est un véritable cabinet de curiosité Viking qui vous attend ici, un trésor d’authenticité.
Sur Flatey les sternes arctiques sont reines. Gare à celui qui s’éloigne du village et flirte avec leur territoire, elles auront vite fait de le chasser.
Stryta, maison typique de Flatey, est idéalement située en face d’une jolie crique où sommeillent quelques barques de pécheurs. Une grand-mère et son petit fils en sont sortis et ont invité Andy à manger quelques biscuits…
… profitant de l’aubaine nous fûmes invités à boire un café dans cette maison au charme indescriptible. Les grand-parents de Sigurður Már (le blondinet) connaissent bien les enfants : lui professeur de mathématique à la retraite, elle ancienne institutrice, tous deux sont originaires de Selfoss et passent ici tous leurs étés.
Stryta est décorée par Madame avec un soin infini, chaque objet (la maison en fourmille) est classé selon sa couleur et son style. Les pièces sont minuscules, les chambres à l’étage ne semblent pouvoir accueillir que des poupées, mais les ondes et la chaleur qui y règnent donnent envie de rester ici pour l’éternité.
Les islandais ont pour tradition de décorer leurs fenêtres. Plaisir partagé, échange silencieux entre monde intérieur et extérieur, les objets et bibelots divers trônent fièrement, offerts en pâture aux passants.
La petite maison Stryta ne faillit pas à la règle et chacune de ses ouvertures propose une collection particulière. Cet alignement de bouteilles semble tout droit sorti d’une pharmacie elfique. Elixir, poison ou antidote ? Peu importe, l’envoutement a déjà fait son effet. Depuis longtemps.
Débarqués à Stykkishólmur nous nous précipitons à Grundarfjörður pour voir Kirkjufell. Il est déjà bien tard, nous dormons à ses pied pour la photographier au petit matin.
Hraun = Lave. Fossar = Chute. Hraunfossar = Chute de lave. Mais pourquoi ?
Car l’eau surgit de toute part des flancs de lave qui la bordent et non pas d’un cours d’eau. Pour ajouter à la beauté du lieu, l’eau de la rivière est d’un bleu turquoise qui frôle l’indécence.
Retour à Reykjavik.
Nous retrouvons ses codes et ses icônes. Parmi eux, ces vieilles voitures américaines des 70s que l’on croise en nombre (rappelez-vous du Dodge Challenger sur Heimaey) dans un pays pourtant totalement inadapté à ce genre de véhicule. La plaque d’immatriculation – comme aux Etats-Unis – peut être personnalisée…
En arrivant le premier jour j’étais monté au vieil hopital pour y photographier l’église. Vous vous souvenez ?
J’ai voulu y retourner juste avant de partir, négociant avec le gardien quelques minutes seul, en haut de la tour, pour embrasser du regard une dernière fois cette ville, la capitale du pays que j’aime tant.
J’y retournerai très bientôt, mais en hiver cette fois !
J’ai souhaité parcourir cette piste (F338) en éclaireur. Je voulais vérifier si elle réservait des surprises ? Si on passe outre les délices de solitude qu’elle offre au voyageur, il n’y a pas grand chose à voir. Et puis, elle est parcourue par de nombreuses lignes à haute tension ce qui n’arrange rien.
Pourtant, il est possible d’y croiser ces jolis oasis, petites fleurs fragiles dans un désert hostile.
Reconnaissable entre tous, le Kerlingarfjöll et ses « montagnes caramel » font partie du voyage. Je n’y ai toujours pas trouvé la lumière espérée, mais il ne pleuvait pas, c’est déjà ça!
Sur la passerelle de bois j’ai croisé 3 jeunes randonneurs tout juste rentrés d’une semaine passée dans le Hornstrandir (extrême Nord des Westfjords, zone très isolée accessible uniquement par bateau). L’un d’eux m’a montré sur son reflex la minute rêvée où il a pu y filmer une mère renard arctique jouant avec ses petits.
On y trouve des plages désertes recueillant du bois flotté provenant de Sibérie. Les précédents visiteurs ont laissé un message, ce drapeau islandais bricolé avec soin, on ne sait trop pourquoi, je ne sais trop pour qui, mais je lui rends hommage ici.
Arrivés à Djúpavík à presque 23h, nous découvrons quelques maisons regroupées autour du monument historique de la ville : la cheminée de l’usine de hareng.
Comme dans beaucoup de villages islandais les enfants improvisent un petit marché fait de bric et de broc, de cailloux, de coquillages et de petits morceaux de bois flotté.
Andy était si content de trouver des enfants dans une région (Norðurfjörður) où ne vivent que 56 habitants.
Nous voici à l’intérieur d’un des silos de l’usine. Entièrement fermé, outre le charisme visuel du lieu (les lignes fuyantes de métal rouillé, la matière de ses murs décrépis), la résonnance à l’intérieur est unique et je ne peux m’empêcher d’y pousser des notes qui se répètent à l’infini.
Petite précision : il n’y a pas de porte, il faut s’y flisser à travers le trou que vous apercevez sur la gauche.
C’est dans ce silo que Sigur Rós a enregistré ce morceau (que j’aime infiniment) :
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Anecdote : Cet endroit m’a fait découvrir un destin. Claus est allemand. Passionné – je le cite – par les îles, les endroits reculés et / ou abandonnés, sa vie va basculer quand en 2003 sa petite amie d’alors (« she probably wanted to get rid of me » me dit-il avec malice) lui montre un article de journal parlant de l’hôtel le plus isolé du monde et de l’usine qui lui fait face. Djúpavík. Tout ce que Claus désirait était là.
Claus a tout quitté : pays, petite amie. il est devenu facteur à Reykjavik afin d’être au plus près, le plus souvent possible, de « son » usine de Djúpavík.
Ce ponton fait face à Djúpavík, la ville du bout du monde. Quand je dis ville, je mesure mes propos puisque ce ne sont que quelques maisons qui la composent dont la moitié sont abandonnées.
Au milieu du village vous trouverez le merveilleux Hôtel Djúpavík dont les propriétaires Eva et Ásbjörn sont les seuls à résider ici toute l’année depuis 1984.
J’y passerai une nuit dans la chambre n°9 en août 2016.
On trouve dans les Westjords ce genre d’abri insolite. Situé sur un plateau venteux le marcheur égaré, le cycliste épuisé y trouvera refuge pour la nuit. Difficile de résister à la curiosité : que trouve-t’on à l’intérieur ? Allons jeter un oeil.
Voici le cahier que j’y ai trouvé. Ils sont – à mon sens – des objets aussi précieux qu’esthétiques, patinés par le temps et les intempéries, remplis de l’énergie des gens de passage, seuls véritables témoins du lieu. Jusqu’à la couverture celui-ci est rempli, qui aura la bonne idée de laisser un nouveau cahier pour continuer l’histoire ?
Le problème n’est pas tant d’avoir l’idée, mais tient surtout dans le fait qu’on se balade rarement dans ces contrées avec un cahier vierge ! À retenir pour les prochaines fois.
J’aime cette photo mais je comprendrais que vous n’y voyiez aucun intérêt.
Elle raconte le côté rugueux de la rocaille islandaise, la difficulté d’y construire une piste. On prend un plaisir immédiat au gigantisme du camion qui prend toute sa dimension grâce à Andy.
Voici le contenu de la navette spatiale : des banquettes de moleskine, une couverture élimée et un chauffage à gaz. Une tablette sur laquelle on trouve quelques bougies et de la nourriture laissée par les précédents visiteurs (provenant si possible du pays d’origine pour marquer son identité).
Il y a une idée de transmission dans ces refuges : je laisse un message (nom, date, nationalité, quelques mots, petits croquis pour les plus audacieux) qui témoignera de mon passage et animera la soirée du randonneur solitaire. Un peu de nourriture. On trouve aussi un transmetteur radio pour les appels d’urgence.
Vous apprécierez le titre du roman, judicieusement choisi.
Les falaises de Latrabjarg, extrême ouest du pays, reçoivent en cette fin de journée les feux d’un soleil épousant l’horizon.
Les premiers oiseaux que nous apercevons sont ces petits pinguoins, oui oui, ce sont des pinguoins Torda, « Razorbill » en anglais.
La population de macareux (« Puffins » en anglais) a très nettement diminué en Islande sans que l’on s’explique pourquoi. Passée de 5 millions à 2 millions en quelques années, on ne trouve plus ces adorables compagnons que dans quelques coins, et de façon sporadique. Terrifiant ! Je n’en ai par exemple pratiquement pas vu dans les Iles Vestmann dont ils sont pourtant l’emblème.
J’ai heureusement pu en observer sur les falaises de Látrabjarg, unanimement reconnues comme un des plus beaux « spots » à oiseaux marins du monde. Nous étions d’ailleurs nombreux ce jour-là. Etonnant de voir ces photographes parcourir le monde avec leurs énormes téléobjectifs en quête de quelques volatiles.
Ne prêtant aucune attention aux paysages, ils viennent directement ici. Leur truc c’est les oiseaux et puis c’est tout.
Retour sur la côte sud où nous reprenons des forces sur la prairie de Gufufoss. Andy avale son biberon après avoir englouti quelques kleinas (patisseries islandaises).
Gufufoss est cachée dans une faille, il n’est pas compliqué de l’atteindre par contre il est impossible de la voir en restant au sec. Prévoyez une cape de pluie !
Une photographie qui sent bon l’été. Il me semble que les petites fleurs jaunes sont des renoncules, semblables à celles que l’on trouve aux Iles Féroé.
Cette photo a été prise au Nikon D800 avec un Big Stopper de chez Lee Filters ce qui me permet une pause de 13 secondes en plein après-midi. Le soleil radieux fait exploser les couleurs et rend le sombre océan lumineux et transparent.
J’aime beaucoup cette photographie que j’ai tiré en grand format sur un papier Hahnemühle Photo Rag. Le tirage Noir et Blanc sur ce papier texturé en fibre de coton est magnifique. Vous devriez essayer !
Andy, 7h00 du matin. D’abord simplement postée sur mon blog, j’étais surpris de voir combien cette image faisait réagir. J’ai alors décidé de vous la proposer ici.
C’est dans son pouvoir évocateur qu’elle trouve sa force. En la regardant nous nous mettons à la place de l’enfant émerveillé (par Skógafoss) et réveillons par la même occasion celui qui sommeille en nous.
Cinq photographies (bracketing) ont été nécessaires pour réaliser ce portrait de l’avion le plus célèbre d’Islande. A cette époque on pouvait encore y aller en 4×4. Et s’y retrouver seul.
Un des trésors accessible pourtant souvent oublié. Le Canyon de Fjaðrárgljúfur, creusé il y a 2 millions d’années offre un spectacle irréel. De nombreuses corniches se succèdent et offrent d’impressionnants – mais périlleux – points de vue sur le canyon. De nombreux panneaux préviennent du danger, ce qui laisse supposer de quelques accidents… Sujets au vertige s’abstenir.
La F206 dans toute sa splendeur. Qu’il est bon de rouler sur cette piste enfin « douce » après 3 heures difficiles dans les cailloux à craindre une crevaison loin de tout.
Le Lakagigar (prononcez « Lakaguigar » si vous voulez sonner islandais) est un endroit unique au monde, la plus grande explosion volcanique de tous les temps (les années de famine qui suivirent sont à l’origine de la révolution française).
En grimpant sur le Laki (le volcan qui a donné son nom au lieu) on aperçoit la cicatrice de 30 kilomètres de part et d’autre.
Or et acier. D’ici on aperçoit les deux lacs jumeaux Kambavatn et Lambavatn. En ligne d’horizon, les montagnes du Langisjór dont je vous parlais précédemment.
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La vue Nord-Est depuis le Laki. On aperçoit la ligne volcanique sur ce plan écrasé au 200 mm. Au fond, les flancs du plus grand glacier d’Europe, le Vatnajökull.
La F207, communément nommée « la boucle du Laki » offre de jolies surprises comme ce lac de cratère, le Tjarnagigur. Les minuscules points blancs sur le lac sont des cygnes.
Il arrive que l’on croise des trolls en Islande, quoi de plus normal après tout ? Ce soir-là c’est bien le diable en personne qui m’a foudroyé du regard, évocation maléfique du Mordor («pays noir» en sindarin) pour les amoureux de J.R.R. Tolkien.
J’arrive toujours au Jökulsárlón le soir, pour profiter d’une lumière douce. En juin à minuit les couleurs du ciel, de l’eau et de la glace ont le bon goût d’être parfaitement complémentaires (rose / cyan).
Les oiseaux ont l’air d’apprécier tout autant que moi.
Non ce n’est pas un bijou Lalique ou de quelques maitres verriers de Murano. La plupart des blocs de glace du Jökulsárlón sont blancs et opaques, mais quelques-uns sont parfaitement transparents. J’ai plaisir à en observer la texture et les reflets.
Prenant un peu de hauteur, je lève les yeux et respire à fond. Il est 23h44, nous sommes le 29 juin 2012. C’est le jour de mon anniversaire. La lune rousse me lance un regard complice. Ne jamais oublier cet instant.
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La F208 offre des verts si fluorescents que l’on en vient à croire que le créateur a joué ici avec Photoshop.
J’aime particulièrement ces zones où l’eau cherche son chemin, créant des filaments d’argent sur le sol volcanique. On aperçoit au premier plan un des nombreux gués qui rythment la piste.
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L’air est si pur ici qu’on a l’impression d’avoir mis un filtre anti-poussière sur son objectif.
En Islande chaque montagne, chaque colline a son nom. Nul besoin d’avoir des proportions « hors-norme » pour être baptisée.
J’y trouve un rapport avec la nature différent du notre, un certain respect, une attention. Voici donc Madame (Mlle ?) Halldórsfell, toujours sur la F208.
Ófærufoss est située dans une faille de plusieurs kilomètres de long, Eldgjá Canyon « la gorge de feu ». C’est une chute mythique et hors-norme par ses dimensions et sa puissance.
Pour ajouter à sa légende, elle était autrefois ornée d’une arche naturelle au premier plan qui s’est malheureusement écroulée en 1993 suite à un séisme.
Parcourir la F208 est toujours un grand moment émotionnel. La portion sud entre le Landmannalaugar et la Route 1 est sans aucun doute une des plus belles pistes au monde.
Le Langisjór est situé dans une zone très isolée des Highlands, au nord du Lakagigar. Lac de forme très allongée, coincé entre 2 rangées de montagnes (Tungnráfjoll et Fogrufjöll), le sentiment de solitude y est à son paroxysme.
J’y ai trouvé un silence absolu, pas un souffle de vent, pas un cri d’oiseau, pas un poisson pour briser la surface de l’eau.
Surplombant le Frostadavatn, on trouve ce petit cratère aux proportions idéales, le Stútur. Je lui ai donné le premier rôle sur cette photo car je l’affectionne tout particulièrement.
L’ascension du Bláhnukur, au Landmannalaugar. Je me retourne de temps en temps pour souffler et observer la vallée qui se découvre sous une lumière d’orage, de celles que je préfère.
Des randonneurs en contre-bas (les voyez-vous sur le tracé ?) s’inquiètent devant les ténèbres qui avancent à grand pas.
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La descente de Bláhnukur sur son flanc nord est un peu raide, c’est vrai, mais on plonge alors dans un spectacle irréel. Les derniers rayons du soleil viennent faire exploser les couleurs des montagnes de rhyolite.
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Emilie a pris de l’avance. On aperçoit dans la vallée la rivière que l’on devra traverser pour rejoindre le champs de lave. Gonflée par l’orage, elle va nous causer de sérieux soucis.
Mais qu’importe, je traine sur les sommets malgré la menace. Comment abandonner de tels points de vue ? Et cette lumière ! Souvenez-vous en 2009, le ciel était si bas et la pluie incessante.
Une randonneuse s’approche de moi : « C’est le paradis des photographe ici ! » me dit-elle avec un sourire complice. Photographe ou pas, tout le monde est sidéré par la beauté qui nous entoure.
Gros plan sur l’icône du Landmannalaugar, la montagne Brennisteinsalda (littéralement « Onde sufurique »). Elle est dit-on la plus colorée d’Islande. Deux randonneurs vous donnent l’échelle. Vous les voyez ?
Il est 21h21, le jour décline mais je suis comme hypnotisé par le volcan. Silence absolu. Sentiment de solitude exarcerbé par le vide.
Pourtant, une voiture arrive sur la crête. Un homme descend avec une canne à pèche. Sans un regard vers moi il dévale les flancs du cratère et jette sa ligne.
Incrédule, Je le laisse seul dans cette immensité.
Nous passerons une partie de la journée sur cette piste, à explorer les points de vue sur le volcan Hekla.
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[ip_exifs_txt vendre= » » produit= » » titre= »La chute Þjófafoss et le mont Burfell » couleur= »white » heure= »19h23″ appareil= »5DmarkII » diaphragme= »f/8″ pause= »30 sec » angle= »17 mm » iso= »100″ ][/ip_exifs_txt]
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Au bout de la piste, en prenant la route 26 sur la gauche nous rejoignons une des plus belles chutes d’Islande. Puissante et engoncée dans son canyon basaltique, sous la protection du Mt. Burfell, Thjófafoss veut dire « Chute des voleurs ». Pourquoi ? Car on y précipitait les voleurs condamnés à la noyade autrefois.
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Thórsmörk « la forêt de Thor » est un des plus beaux endroits que l’on puisse explorer en Islande. Mais pour l’atteindre il vous faudra d’abord parcourir la piste qui longe la rivière Krossá. Cette vue plongeante sur la vallée permet de l’observer. Son apparence calme est trompeuse car elle peut vite devenir redoutable. À éviter absolument si vous n’avez pas une solide expérience de traversée de gués (et la voiture qui va avec).
La dernière ascension dans la neige est très éprouvante pour Emilie qui porte Andy sur son dos depuis plus de 5 heures.
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[ip_exifs_txt vendre= » » produit= » » titre= »Andy sur la lave de L’Eyjafjallajökull » couleur= »white » heure= » » appareil= »iPhone 4S » diaphragme= » » pause= » » angle= » » iso= » » ][/ip_exifs_txt]
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Nous voilà enfin arrivés sur le champs de lave encore fumante de l’Eyjafjallajökull . Le sol est chaud, environ 40 degrés pour le plus grand bonheur d’Andy qui peut enfin sortir de son cocon et s’adonner à sa passion : jouer avec les caillous.
Redescente vers le camp de base. Cette randonnée de 9 heures, très éprouvante car nous étions lourdement chargés, reste inoubliable. Andy (20 mois) ne s’en souviendra pas mais il en gardera peut-être quelque-chose de magnétique, des odeurs, des sensations.
Steinar Magnússon, commandant du Herjolfur, est un véritable gentleman. J’ai eu la chance et l’honneur de vivre cette traversée à ses côtés. Sur son écran il me montre notre position.
Vestmannaeyjar est un archipel de plusieurs iles volcaniques regroupées autour d’Heimaey. Parmi elles deux sont sujettes à fantasme car chacune abrite une et une seule maison.
Voici Elliðaey et Bjarnarey (photo prise depuis Heimaey). Elliðaey (à gauche) a failli être offerte à Björk dans les années 90 par le premier ministre, pour « sa contribution au rayonnement international de l’Islande », mais l’idée a été abandonnée après les vives protestations de la population locale. Il m’est avis que la chanteuse n’aurait de toute façon pas accepté un tel cadeau !
Heimaey LifeStyle. Une image réunissant quelques icônes : la voiture américaine (et pas n’importe laquelle, une Dodge Challenger mesdames messieurs s’il vous plait), le mini terrain de foot cerclé de bois, l’église (qui s’apprète à fêter un mariage), quelques maisons et dans le fond le volcan Helgafell.
4000 habitants vivent paisiblement sur Heimaey. Protégés du reste du monde ils se connaissent tous. Ce fermier nous a reçu dans son jardin et raconté son histoire, marquée par l’éruption de l’Helgafell en 1973. En observant l’image je remarque les sucettes suspendues au dessus des oies et je me demande à quoi elles servent ? Peut-être à faire fuir les sternes prédatrices !
Dans le fond on aperçoit le sommet neigeux de l’Eyjafjallajökull, les habitants d’Heimaey étaient aux première loges pour l’éruption de 2010.
Les éléphants sont nombreux en Islande. J’ai croisé celui-ci en faisant le tour d’Heimaey sur le bateau de Viking Tours. Un beau mâle semble-t’il, certes un peu âgé (quelques millions d’années) mais le regard reste vif et conquérant.
Un dernier regard sur Heimaey avant de poursuivre nos aventures. Je ne le sais pas encore mais j’y retournerai en juin 2014 en tant que guide (à lire dans un prochain récit).
C’est toujours un plaisir de retrouver Reykjavik. Une ville où je me sens bien et qui invite à la flânerie. À peine arrivé je suis monté vers le vieil hôpital y photographier cette église néo-gothique, en prenant soin de mettre la cathédrale en arrière plan. Nous sommes le 11 juin, il est 23h25 et le soleil irradie la ville.
Kjartan Halldorsson est un ancien pécheur, c’est le créateur du chaleureux restaurant le Sea Baron où je me précipite pour dévorer quelques brochettes de poisson. Kjartan est là tous les soirs, passant de table en table armé de son sourire et distribuant des bonbons aux enfants. Il décèdera en 2015, une statue de cire à son effigie (un peu effrayante il faut avouer) lui rend désormais hommage dans le restaurant.
J’ai profité de l’invitation de Bjorn Hroarsson, géologue et créateur de l’agence Extreme Iceland pour aller explorer une des plus grandes grottes de lave du monde. Bjorn a découvert Buri Cave en 2005. Elle fait 1 km de long jusqu’à un gouffre plongeant dans les entrailles de la terre.
« Entrailles » est un mot choisi tant l’analogie est frappante entre ce « boyau terrestre » et celui d’un corps humain.
Gjain Canyon est un endroit paradisiaque niché non loin des chutes Haifoss et Granni. On y trouve un dédale de cascades dans une végétation luxuriante, ce qui est assez rare en Islande.
Voici Haifoss, une des splendeurs d’Islande à laquelle je suis particulièrement attaché : c’est la première chute que je suis allé voir en 2009. Haifoss et sa voisine Granni m’acceuillent toujours sous un déluge de grèle et de pluie, je prends cela pour de la bienveillance islandaise.
Veiðivötn (la région des 50 lacs) est une zone reculée des Highlands, très prisée des islandais amateurs de pèche. Il faut obligatoirement un 4×4 pour l’atteindre et franchir les deux gués de la F228.
Tempête de grêle sur la F228. Comme du gros sel sur le sable islandais. Pour une image presque, presque noir et blanc.
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BONUS VIDÉO
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Revenons à notre premier soir à Reykjavik. Il est 23h, Andy et Emilie sont dans la voiture pendant que je fais des photos du Sólfar, le drakkar islandais, au soleil couchant. Andy est fasciné par la grosse Cadillac de papa. Nous dormirons dedans 23 jours durant.