"Le voyage Kodachrome"
Dernière partie 6/6
Vers l’Ile de Flatey
Bienvenue à bord du ferry Baldur. Nous avons embarqué à Brjánslækur (au nord) et descendons vers Stykkishólmur sur la péninsule de Snæfellsnes. Nous ferons une halte sur l’île de Flatey “l’île plate”, 3 heures durant lesquelles nous pourrons explorer l’île et peut-être rencontrer des islandais, qui sait ?
Approchant de Flatey nous apercevons son fanal, le Klofningur, si typique des phares islandais dans son habit orange. Il a été construit en 1926.
Quand on débarque sur Flatey on ne voit que des visages rayonnants. Des retrouvailles, des embrassades, des brouettes d’enfants. Pas de voiture sur Flatey, pas même de route, quelques maisons blotties autour d’un joli café, puis éparpillées ça et là le long du rocher.
On peut s’y arrêter quelques heures et goûter aux délices d’une vie épargnée par les bruits (et la fureur) de la civilisation.
La première maison que l’on croise sur l’île est un magasin (le seul et unique d’ailleurs, habilement nommé “magasin du quai”), aménagé dans un ancien hangar. Délicieux bazar, merveilleux bric à brac proposant des objets aussi divers que variés.
Bienvenue au Bryggjubúðin !
C’est Urður Bergsdottir, qui nous accueille, gardienne du temple ce jour-là.
Cranes de mouton, macareux empaillés, oeufs colorés, toutes sortes de pierres.
Petits bijoux, créations sur carton, sur papier, broderies, livres et vieux objets.
Sans oublier de gros pulls islandais.
C’est un véritable cabinet de curiosité Viking qui vous attend ici, un trésor d’authenticité.
Les beaux livres du Bryggjubúðin.
Sur Flatey les sternes arctiques sont reines. Gare à celui qui s’éloigne du village et flirte avec leur territoire, elles auront vite fait de le chasser.
Stryta, maison typique de Flatey, est idéalement située en face d’une jolie crique où sommeillent quelques barques de pécheurs. Une grand-mère et son petit fils en sont sortis et ont invité Andy à manger quelques biscuits…
… profitant de l’aubaine nous fûmes invités à boire un café dans cette maison au charme indescriptible. Les grand-parents de Sigurður Már (le blondinet) connaissent bien les enfants : lui professeur de mathématique à la retraite, elle ancienne institutrice, tous deux sont originaires de Selfoss et passent ici tous leurs étés.
Stryta est décorée par Madame avec un soin infini, chaque objet (la maison en fourmille) est classé selon sa couleur et son style. Les pièces sont minuscules, les chambres à l’étage ne semblent pouvoir accueillir que des poupées, mais les ondes et la chaleur qui y règnent donnent envie de rester ici pour l’éternité.
Les islandais ont pour tradition de décorer leurs fenêtres. Plaisir partagé, échange silencieux entre monde intérieur et extérieur, les objets et bibelots divers trônent fièrement, offerts en pâture aux passants.
La petite maison Stryta ne faillit pas à la règle et chacune de ses ouvertures propose une collection particulière. Cet alignement de bouteilles semble tout droit sorti d’une pharmacie elfique. Elixir, poison ou antidote ? Peu importe, l’envoutement a déjà fait son effet. Depuis longtemps.